Un appel aux dirigeants africains à investir dans l’humain et à faire de l’éducation une priorité

Commémoration de la Journée internationale de l’éducation : Un message de solidarité de l’Association pour le développement de l’éducation en Afrique (ADEA)

C’est aujourd’hui la Journée internationale de l’éducation, une journée réservée par les Nations unies en 2018 pour plaider en faveur d’une éducation de qualité et de l’importance de l’apprentissage pour relever les défis mondiaux en la matière. Le thème de la célébration de cette année est « Investir dans l’humain, faire de l’éducation une priorité ». En cette journée, l’ADEA se joint aux acteurs mondiaux de l’éducation dans le plaidoyer et la solidarité pour attirer l’attention sur la crise de l’apprentissage à laquelle l’Afrique est confrontée.

Le rapport UNESCO/GEM 2022 estime que 244 millions d’enfants et de jeunes en âge d’être scolarisés ne le sont pas dans le monde. Avec 40%, l’Afrique compte 98 millions de cette population, ce qui est le taux le plus élevé au monde. Cette situation, encore aggravée par la pandémie de COVID-19, constitue un obstacle sérieux à la volonté de développement accéléré de l’Afrique.

En s’appuyant sur la dynamique mondiale générée par le Sommet des Nations Unies sur la transformation de l’éducation en septembre 2022 et sur l’accent mis sur le continent lors de la Triennale sur l’éducation de l‘ADEA en octobre 2022, la Journée internationale de l’éducation de cette année appelle à la mobilisation politique autour de l’éducation afin de tracer la voie pour traduire en actions les engagements et les initiatives approuvés par les dirigeants lors de ces deux événements.

À l’ADEA, nous reconnaissons qu’il est urgent de remédier à cette situation, notamment au niveau de l’apprentissage. Le rapport Spotlight 2022 a souligné qu’en Afrique subsaharienne, un enfant sur cinq en âge d’aller à l’école primaire n’est pas scolarisé, ce qui est presque aussi élevé qu’en 1990 et montre qu’il y a très peu de progrès. De même, seuls deux enfants sur trois de la région terminent l’école primaire à l’âge de 15 ans. Parmi ceux qui le font, seuls 3 sur 10 atteignent le niveau minimum de compétence en lecture, ce qui signifie qu’à peine un enfant sur cinq y parvient.

L’Afrique doit développer les esprits et les capacités de ses jeunes pour avoir une chance d’atteindre les autres objectifs de développement. En gardant à l’esprit ces données de crise et en reconnaissant que l’éducation est le droit de chaque enfant, l’ADEA a fait de l’apprentissage fondamental l’un de ses domaines prioritaires en 2023, conformément à certaines des recommandations clés de la Triennale de 2022.

Par exemple, nous avons constitué la Coalition africaine pour l’apprentissage fondamental, composée de huit ministres de l’éducation qui s’engagent à mettre en œuvre des changements solides au niveau fondamental et qui sont prêts à partager leurs résultats et leurs leçons sur ce qui fonctionne. De plus, l’ADEA et le GEMR vont achever le deuxième rapport Spotlight sur l’apprentissage fondamental, en se concentrant sur la synthèse des preuves sur les taux d’achèvement et les niveaux minimums de compétence d’apprentissage en Afrique. Ce deuxième rapport de synthèse s’appuiera sur les rapports nationaux de l’Afrique du Sud, de l’Angola, de la Mauritanie, du Niger, de l’Ouganda et de la Zambie et proposera des recommandations et des actions clés pour soutenir le dialogue politique par le biais de mécanismes d’apprentissage par les pairs établis tels que le mécanisme d’apprentissage par les pairs LEARN de l’Union africaine sur l’éducation de base.

En plus de ce qui précède, nous continuerons à déployer notre capacité à réunir les décideurs politiques pour des engagements consultatifs, à développer et à examiner des boîtes à outils qui soutiennent d’autres domaines de l’éducation, y compris l’enseignement supérieur et la recherche scientifique, le développement des compétences techniques et professionnelles, et la numérisation et les TIC pour l’éducation.

Ce sont là quelques-uns des efforts que nous déployons en collaboration avec nos partenaires et les parties prenantes pour contribuer à la résilience des systèmes éducatifs en Afrique en favorisant un accès équitable à une éducation de qualité à tous les niveaux, en investissant dans les personnes et en veillant à ce que l’éducation reste une priorité absolue pour le continent.

L’éducation est un droit de l’homme. Par conséquent, travaillons ensemble pour que personne ne soit laissé de côté. De la part de toute l’ADEA, nous vous souhaitons une bonne journée internationale de l’éducation !