Impact de la COVID-19 sur l'éducation en Afrique

Réflexion sur les interventions prometteuses et les défis, vers une nouvelle normalité

La pandémie de COVID-19 a fait apparaître une nouvelle réalité qui nécessite que l’on repense la manière dont l’éducation est assurée, la technologie devenant un outil essentiel à cet effet. Pour relever le défi d’une éducation de qualité, de manière équitable et inclusive, un fantôme qui hante perpétuellement la plupart des pays africains, il fautdes idées et des stratégies sortant des sentiers battus, dont la moindre est le déploiement d’une approche multidimensionnelle, car il n’y a pas de solution universelle à toutes les situations. Dans son discours d’ouverture lors du forum virtuel sur l’éducation organisé par l’ADEA et le Groupe de la Banque africaine de développement en juillet 2020, le Président du Comité technique spécialisé de l’Union africaine sur l’éducation, la science et la technologie (CTS-EST-UA), S.E. M. Tumwesigye Elioda, qui est également le président du Comité directeur de l’ADEA et ministre ougandais de la Science, de la Technologie et de l’Innovation, a relevé que la pandémie de COVID-19 accroîtra les disparités en matière d’éducation entre le continent africain et le reste du monde, et accentuera la variabilité intra-africaine entraînant que certains pays ne disposent pas des moyens pour investir dans des infrastructures et des plateformes d’apprentissage numériques.

« La transformation numérique est une condition préalable indispensable à la transformation économique et à la survie de nos populations. Nous devons voir comment assurer rapidement l’éducation/l’apprentissage numériques comme nouvelle normalité, afin de fournir les compétences appropriées au transfert de connaissances. Et nous devons également nous atteler à apporter un appui aux infrastructures et espaces de travail innovants ainsi qu’aux installations communes pour les utilisateurs ».

S.E. M. Tumwesingye Elioda, Ministre de la Science, de la Technologie et de l’Innovation, Ouganda.

Comme le souligne McKinsey (2020), un enseignement primaire et secondaire efficace sera indispensable dans cette période de transition vers un avenir plus automatisé dans lequel l’innovation jouera un rôle clé, en plus de l’expansion de la formation professionnelle et de l’apprentissage pour faciliter les transitions vers le travail dans un monde plus numérique. Le Rapport mondial de suivi sur l’éducation (2020) récemment publié par l’UNESCO met l’accent sur l’inclusion, en recommandant une meilleure compréhension de l’éducation inclusive pour garantir un accès égal pour tous les apprenants, indépendamment de leur identité, de leur origine ou de leurs capacités. Ce rapport fait observer que « La pandémie de COVID-19 a davantage révélé et accentué les inégalités ainsi que la fragilité de nos sociétés ».

Depuis mars 2020, l’Association pour le développement de l’éducation en Afrique (ADEA) dialogue avec les pays africains en vue de se faire une idée des stratégies qu’ils mettent en œuvre dans la situation actuelle et de leur niveau d’efficacité pour garantir la poursuite de l’apprentissage de la manière la plus inclusive possible, compte tenu des nombreuses contraintes, ainsi que de leurs plans concernant la réouverture des établissements d’enseignement et la préparation future du secteur à la lumière de l’expérience de la COVID-19.

« Le présent rapport, ainsi que le forum virtuel, est axé sur l’impact de la COVID-19 sur le système éducatif africain et les réflexions sur les défis et les interventions prometteuses pour parvenir à une nouvelle normalité. Le message principal est le suivant : aucun apprenant ne devrait être laissé pour compte ». 

M. Albert Nsengiyumva, Secrétaire exécutif de l’ADEA.

Le présent rapport est une synthèse du dialogue en cours et vise à mieux faire connaître les initiatives en cours au niveau des pays. Il cherche également à mettre en évidence ce qui fonctionne, les lacunes et les problèmes auxquels les pays continuent d’être confrontés, et la manière de soutenir les pays dans leur évolution vers une nouvelle normalité où ils seront mieux positionnés pour faire face à toute situation future semblable à celle de la COVID-19. Le rapport fournit la mise à jour faisant suite au rapport déjà publié sur le dialogue initial mené avec 14 pays africains entre avril et mai 2020, les rétroactions de neuf pays africains (Afrique du Sud, Côte d’Ivoire, Ghana, Madagascar, Mali, Maroc, Maurice, République démocratique du Congo et Rwanda) en juin 2020. Il fait également le point du suivi du dialogue virtuel avec les parties prenantes que l’ADEA et le Groupe de la Banque africaine de développement (BAD) ont organisé en juillet 2020 avec la participation de ministres et de hauts responsables gouvernementaux issus de six ministères africains de l’Éducation (Gambie, Ghana, Maurice, Ouganda, République centrafricaine et Rwanda), sept représentants de gouvernements (Afrique du Sud, Côte d’Ivoire, Égypte, Kenya, République démocratique du Congo, Sénégal et Tunisie), cinq partenaires au développement (PME, CRDI, Fondation Mastercard, UNESCO-IIRCA et GEMR, et Banque mondiale), des enseignants, des acteurs du secteur privé et des organisations de la société civile, ainsi que des établissements d’apprentissage et de recherche.

 

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