Journée mondiale des enseignants 2023 : Construisons et soutenons un cadre d'enseignants qualifiés en tant qu'impératif continental

Cet événement international annuel a été créé en 1994, à la suite de la signature de la recommandation UNESCO/OIT de 1966, qui a établi la référence pour les droits et les conditions des enseignants dans le monde entier. La résonance de la Journée mondiale des enseignants 2023 amplifie les progrès que nous avons accomplis, en tant que continent, depuis cette année importante. Cette année est donc l'occasion de réévaluer et de rajeunir notre engagement en faveur de l'éducation par le biais du développement des enseignants.

En 2023, les célébrations de la Journée mondiale des enseignants seront axées sur le thème, « Les enseignants dont nous avons besoin pour l'éducation que nous voulons : L'impératif mondial d'inverser la pénurie d'enseignants ». Ce thème ne pourrait être plus instructif pour l'Afrique étant donné les niveaux de pénurie d'enseignants sur le continent. Le Rapport Spotlight sur l'apprentissage fondamental de le Rapport mondial de suivi sur l'éducation 2022 (GEM-R) et de l'ADEA indiquent que les pays d'Afrique subsaharienne doivent recruter 2,3 millions d'enseignants et remplacer 3,8 millions d'enseignants supplémentaires s'ils veulent atteindre les objectifs de l'ODD 4 et de le SCEA 16-25 d'ici à 2030. Pourtant, l'UNESCO affirme que l'Afrique a besoin de 15 millions d'enseignants à tous les niveaux d'apprentissage pour atteindre les objectifs de l'ODD 4 et de l'ACDE 16-25. Il est intéressant de noter que le ratio enseignant/élèves dans le primaire et le secondaire en Afrique est le plus faible au monde, avec respectivement 1:58 et 1:43 (UNESCO, 2018).

Outre la gestion de grandes salles de classe, les expériences des enseignants à travers l'Afrique devraient être en mesure d'encourager nos meilleurs cerveaux à rejoindre le corp des enseignants. Pour ce faire, il est nécessaire d'augmenter la fourniture d'aides à l'apprentissage appropriées pour soutenir leur travail. Il convient également de mettre davantage l'accent sur le bien-être des enseignants, en plus de l'amélioration de leurs revenus. Près de deux ans de pandémie de COVID-19 ont également eu un impact sur la capacité et la motivation des enseignants à assurer l'enseignement et sa continuité. Ceux qui sont déployés dans des zones rurales et difficiles d'accès ne sont, dans certains cas, pas récompensés pour les sacrifices supplémentaires qu'ils consentent pour assurer l'apprentissage dans ces environnements. De même, dans de nombreux pays, le développement professionnel continu (DPC) des enseignants n'est pas structuré de manière à prendre en compte les nouvelles méthodes d'enseignement. Il en résulte que de nombreux enfants africains apprennent mal, que la pauvreté éducative s'aggrave et que l'avenir de l'Afrique est frénétiquement menacé. Il faut que cela change maintenant !

Les enseignants en Afrique méritent d'être mieux traités et récompensés à la hauteur des efforts qu'ils fournissent mais aussi de l'ampleur de la responsabilité qui leur incombe. Ils sont les architectes de demain et un avenir mal conçu peut être catastrophique. En outre, l'augmentation de la population africaine en âge d'être scolarisée continuera à exiger davantage d'enseignants qualifiés à tous les niveaux de l'éducation. L'ADEA appelle les gouvernements africains et les acteurs de l'éducation en Afrique à soutenir un financement adéquat de la capacité d'enseignement. 

Heureusement, le statut des enseignants figurera en bonne place dans le prochain Forum de dialogue politique de haut niveau de l'ADEA sur l'apprentissage fondamental, où nous discuterons des expériences politiques visant à améliorer l'enseignement pour l'apprentissage fondamental, tirerons des leçons politiques à long et à court terme sur le recrutement, le déploiement et la rétention des enseignants, et explorerons les sujets du curriculum, des pratiques pédagogiques dans l'enseignement et l'évaluation, ainsi que le développement professionnel continu des enseignants. Notre série de podcasts « Africa Learning Together » a également interrogé le concept de soutien aux enseignants avec des sujets clés qui ont exploré la valeur des enseignants à la retraite, ainsi que la création d'un espace social - Teacher's Lounge.

L'Afrique comptera un milliard d'enfants et d'adolescents de moins de 18 ans d'ici 2050. Par conséquent, il faut considérer comme un impératif continental de construire et de soutenir l'offre d'un cadre de personnes qualifiées pour préparer cette population à devenir des moteurs de l'économie et du développement pour l'Afrique. L'ADEA soutient cette cause et continuera à se mettre à la disposition des pays membres, alors que nous travaillons ensemble, avec d'autres partenaires, pour relever les défis de la pénurie d'enseignants et de l'éducation en général.

Par conséquent, l'ADEA appelle les pays membres et les parties prenantes à :

1. Donner la priorité au bien-être et aux conditions de service des enseignants à tous les niveaux et identifier et récompenser les enseignants dévoués et innovants, en particulier ceux qui travaillent dans des conditions difficiles.
2. Améliorer le soutien aux enseignants en leur fournissant des aides pédagogiques et en améliorant leurs conditions de travail.
3. Donner la priorité au renforcement des capacités des enseignants et au développement professionnel continu (DPC).
4. Intégrer les efforts et l'expérience des enseignants retraités, notamment en matière de supervision et de formation continue, tout en tirant parti de la capacité des enseignants bénévoles.
5. Recueillir et exploiter des données de qualité pour éclairer les décisions relatives aux enseignants, par exemple en matière de déploiement, de maintien en poste et de formation.
6. Participer au prochain HLPDF afin de tirer des leçons et des enseignements des modèles de recrutement, de déploiement et de rétention des enseignants qui ont fonctionné. 

Bonne journée mondiale des enseignants 2023 !