Deuxième rencontre du Pôle de qualité inter-pays sur le développement des compétences techniques et professionnelles
INTRODUCTION ET CONCEPT DE BASE
L’ADEA a lancé le concept de Pôle de Qualité Inter-Pays ou PQIP afin d’agir comme catalyseur de politiques et de pratiques innovantes pour le changement en éducation en Afrique à travers la mutualisation des réflexions, des expériences, des apprentissages et des savoirs. Elle donne la priorité, dans cette optique, à l’établissement d’un partenariat public/privé entre décideurs et acteurs africains afin qu’ils participent de manière concertée aux avancées théoriques et/ou pratiques faites tant au niveau sous-régional que régional.
Le concept de PQIP est particulièrement important dans le cadre du processus de préparation de la Triennale 2011 de l’ADEA. Celle-ci a, en effet, pour but de concevoir et d’édifier des systèmes et dispositifs susceptibles de favoriser l’acquisition de connaissances, compétences et qualifications critiques qui vont aider le continent à affronter les défis de son développement futur. Ce but ne peut pas être atteint sans le développement d’un partenariat régulier entre pays. Un tel partenariat est, en effet, la condition sine qua none pour mutualiser les connaissances et leçons tirées des expériences réussies au plan des divers pays et ainsi promouvoir, au moyen d’une approche concertée, la création de systèmes d’éducation et de formation pertinents par rapport à la demande de développement économique et social de l’ensemble du continent.
Il existe actuellement huit PQIP, dont deux sont d’un intérêt particulier et travaillent activement au niveau de la région : le PQIP d’éducation à la paix et le PQIP chargé de promouvoir la coopération inter-pays dans le domaine du développement des compétences techniques et professionnelles ou DCTP qui est l’objet de cette note.
Documents post conférence
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Documents de la conférence |
CONTEXTE ET LOGIQUE
La Biennale de Maputo a démontré clairement le besoin exprimé par la plupart des pays africains de former et qualifier le très grand nombre de jeunes qui sont exclus du monde du travail ou éprouvent beaucoup de difficultés à y entrer et à acquérir les compétences requises tant par l’économie formelle que par l’économie informelle. La Biennale a, dans le même temps, montré que l’insertion des jeunes dans le marché du travail nécessitait de dépasser la dichotomie traditionnelle entre éducation générale post-primaire et enseignement et formation technique et professionnelle (EFTP) et entre EFTP et les voies alternatives du développement des compétences techniques et professionnelles (DCTP). Seule une vision holistique qui donne égale valeur aux parcours formels, non formels et informels de développement des compétences est susceptible de prévenir la bombe à retardement que constitue le haut degré de chômage des jeunes et de produire les compétences critiques susceptibles de susciter la croissance, la valeur ajoutée et, en fin de compte, le développement durable.
Le lancement du PQIP/DCTP, qui a eu lieu du 19 au 21 juillet 2010 à Abidjan, avait pour but de donner substance et réalité aux conclusions de Maputo. Il s’est appuyé sur les synergies établies entre la Côte d’Ivoire, les pays de l’UEMOA et le Cap Vert en 2009 et les a élargies aux autres pays de la région qui avaient exprimé leur volonté de bâtir leur futur en s’appuyant prioritairement sur le développement des compétences de leur population jeune et adulte. La réussite de ce travail inter-pays a été résumée par les participants comme suit :
« Les ministres et délégués des 20 pays francophones, anglophones et lusophones, membres du Pôle, ont été unanimes à ce sujet : c’est en s’informant mutuellement sur les politiques mises en œuvre, en mutualisant leurs expériences et , si possible, en avançant de manière synergique et concertée dans le domaine du développement des compétences techniques et professionnelles, qu’ils ont le maximum de chances pour relever les défis du développement économique et social de l’Afrique et, en particulier, celui du chômage, du sous-emploi et de l’exclusion sociale et professionnelle qui frappent un trop grand nombre de jeunes ».
L’ensemble des ministres et des participants ont souhaité que le processus de développement du Pôle de qualité, lancé à Abidjan du 19 au 21 juillet 2010, prenne tous les moyens nécessaires, dont ceux d’études conjointes, d’appui technique et de groupes de travail inter-pays, pour prolonger et approfondir les thématiques identifiées par les membres du Pôle comme des enjeux communs. Cinq thématiques ou études conjointes ont été adoptées comme conclusions de la conférence de lancement et comme moyens de préparer la seconde rencontre. Elles peuvent être résumées comme suit
- Vers des nouvelles formes d’apprentissage inter-pays ;
- Développer de nouvelles voies d’insertion des jeunes dans le monde du travail ;
- Renforcer le partenariat public/privé au moyen de la gestion partenariale des centres de formation ;
- Concevoir des cadres nationaux de certification prenant en compte la validation des compétences acquises de manière non formelle ;
- Renforcer le rôle des branches professionnelles dans le développement du DCTP.
Les objectifs de la seconde rencontre sont :
- d’organiser des revues de pairs inter-pays sur les résultats des études menées ;
- d’analyser les possibilités de coopération inter-pays dans chaque thématique retenue ;
- de s’appuyer sur les résultats obtenus pour proposer des mesures et dispositifs qui pourraient être développées de manière conjointe entre les pays membres du PQIP ;
- développer un cadre d’action pour faire progresser la coopération régionale et le partenariat public/privé dans le domaine du DCTP qui sera présenté et discuté lors de la Triennale 2011 à Ouagadougou au Burkina Faso.
La première conférence de juillet 2010 avait réuni 20 pays. La seconde rencontre invitera les mêmes pays ainsi que quelques nouveaux pays tels que l’Afrique du Sud, Maurice ou le Burundi. La revue par les pairs sera faite par les membres des délégations nationales, chacune d’entre elles comprenant un représentant de l’administration ou un représentant du secteur privé.
PROGRAMME ET METHODOLOGIE
Le principe de base de la seconde conférence du Pôle de Qualité inter-pays est que le succès de la Triennale à venir dépendra largement de la qualité, de la pertinence stratégique et de l’appropriation par tous des discussions et des décisions qui y seront menées et prises. En retour ce succès sera lié à la qualité, la concision et la robustesse des données et informations qui seront collectées lors de la phase préparatoire de la Triennale. La seconde conférence du PQIP/DCTP rassemblera, dans ce sens, durant trois jours, les Ministres qui ont la responsabilité de constituer, de diriger et d’animer le PQIP/DCTP et des experts en vue de réaliser les activités décrites ci-après.
Les experts nationaux se réuniront durant les deux premiers jours de la conférence du PQIP dans le cadre de cinq ateliers de travail inter-pays ciblés sur les thématiques adoptées en 2010. Chaque atelier préparera un document comprenant les expériences partagées entre pays, les leçons apprises et les conclusions à débattre en vue de la préparation de la Triennale. Les ministres en charge de l’EFTP et/ou du DCTP se rencontreront le deuxième jour en vue de mutualiser leurs propres expériences et d’analyser l’intérêt ainsi que les possibilités de continuer l’expérience du PQIP. Le cadre de concertation adopté par les pays de l’UEMOA sera présenté comme un possible modèle de coopération future. Les ministres et les experts se réuniront en commun le troisième jour. Les documents préparés par les experts seront présentés aux ministres pour discussion, amendement et approbation. Chaque document constituera un élément du rapport commun du PQIP qui définira les priorités que les ministres souhaiteront souligner et débattre lors de la Triennale.
LES PARTICIPANTS A LA CONFERENCE DU PQIP
La conférence accueillera environ soixante (60) participants. Chaque délégation nationale comprendra au moins trois délégués : le ministre en charge de l’EFTP/DCTP, un délégué de haut niveau de l’administration et un représentant de haut niveau du secteur privé. D’autres experts vont également participer à la conférence. Seront invités les pays suivants :
AFRIQUE DU SUD | MALI |
ALGERIE | MAURICE |
BENIN | MAROC |
BURKINA FASO | MOZAMBIQUE |
BURUNDI | NIGER |
CAMEROUN | NIGERIA |
CAP VERT | RWANDA |
REPUBLIQUE DU CONGO | SENEGAL |
GABON | TANZANIE |
GHANA | TOGO |
GUINEE BISSAU | TUNISIE |
KENYA |
LES RESULTATS ATTENDUS
Une déclaration finale sera préparée et adoptée. Elle résumera les positions et visions que les ministres de l’EFTP/DCTP voudront partager et promouvoir au plan régional dans la perspective de préparation de la Triennale. La substance de cette déclaration concernera la manière dont les ministres souhaitent concevoir et édifier de concert des systèmes efficients et soutenables de DCTP et la manière dont ils voient la mutualisation de leurs efforts en vue de développer des connaissances, compétences et qualifications critiques nécessaires pour promouvoir le développement durable de l’Afrique. De plus, un rapport général de la conférence sera réalisé et envoyé à tous les ministres africains de l’EFTP/DCTP pour information et, si possible, pour susciter leurs apports en vue de la Triennale.